Pourquoi l’exposition aux cultures étrangères et l’apprentissage des langues sont-ils essentiels pour favoriser la tolérance ?

 

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Apprendre une langue, c’est bien plus qu’apprendre des règles de grammaire et du vocabulaire. Non seulement, l’apprentissage d’une langue étrangère permet de communiquer avec des locuteurs natifs et c’est déjà magique ! Mais en plus, il permet de découvrir une culture différente et de devenir autre parce que le but est de faire des efforts pour s’intégrer (à des degrés plus ou moins forts) dans une communauté nouvelle pour respecter ses mœurs et ses traditions.

L’apprentissage des langues met de plus en plus en avant l’interculturalité, élément essentiel pour mieux comprendre sa propre culture et repérer les convergences et les points communs avec la culture cible afin d’adapter ses faits et gestes aux rituels de la communauté fréquentée. Cette approche permet de ne pas faire de faux-pas et inculque inconsciemment un certain respect de cette autre culture parce que vous voulez être accepté par les membres de sa communauté.

Essayer d’intégrer une communauté peut se faire dans votre propre pays sans forcément avoir appris sa langue au préalable. Par exemple, si vous êtes invités à une fête chez des amis d’une autre nationalité, vous aurez tendance à goûter les plats traditionnels présentés, à écouter certains succès musicaux en langue étrangère et à suivre certaines traditions importantes pour la communauté hôte. Cet événement est alors une opportunité de vivre une expérience culturelle très enrichissante qui va créer un lien très fort entre vous et cette culture que vous avez pu découvrir dans la bonne humeur.

Voyager est un autre moyen de faire des expériences culturelles et linguistiques marquantes. Vous découvrez un nouvel environnement visuel et sonore, les locuteurs natifs dans leur quotidien, vous y entendez la langue du pays et vous essayez de comprendre ce qui est écrit autour de vous.  Jour après jour, vous vous adaptez à un nouveau rythme de vie, à une nouvelle manière d’aborder certaines situations et, avec le temps, vous apprenez à vous intégrer dans la communauté. Par exemple, dans un premier temps, vous vous renseignez sur les pourboires à donner dans les cafés et les restaurants, vous voulez savoir s’il est nécessaire de composter votre billet avant de prendre le train… Tous ces petits gestes, une fois intégrés, vous font sentir progressivement à l’aise dans le pays et si vous y parlez la langue et vous y faites des amis, vous aurez presque l’illusion que vous y êtes un citoyen !

Cette illusion peut être accentuée quand vous maîtrisez la langue et ses expressions idiomatiques, quand vous comprenez le fonctionnement de la société, les intérêts et les inquiétudes de sa population et quand votre ami locuteur natif oublie presque que vous n’êtes pas l’un de ses compatriotes et ne fait plus d’efforts pour communiquer avec vous.

Mais attention, il y a différentes manières de voyager. Certaines personnes vont dans des pays pour s’enfermer dans un hôtel ou dans un club de vacances. Ces personnes-là seront très peu en contact avec la population locale et n’auront qu’une vision limitée et stéréotypée du pays où ils ont décidé de séjourner pendant leurs vacances.

Donc l’envie d’aller vers les autres et l’empathie sont essentielles pour vivre une expérience réussie à l’étranger. Le contact avec la population locale change la vision du pays, du monde, permet d’avoir un autre point de vue sur votre propre pays et vous permet de devenir plus ouvert d’esprit. Une ouverture d’esprit qui est parfois difficile à vivre quand on revient dans son pays d’origine. On se souvient de la réaction de Xavier, dans le film L’Auberge Espagnole, quand il revient à Paris, après une année d’échange Erasmus à Barcelone. Il se rend compte qu’il a évolué mais que les personnes lambda qu’il rencontre sont restées dans leur zone de confort et n’ont pas forcément vécu une expérience internationale ou intercommunautaire forte.

Mais pourquoi certaines personnes vont vers les autres et ont envie d’apprendre d’eux alors que d’autres ne prennent pas de risques et restent presque uniquement avec les leurs ?

L’éducation et l’apprentissage de l’empathie dès le plus jeune âge peuvent être des réponses à cette question. En effet, la différence fait parfois peur mais il faut apprendre à l’apprivoiser.

La devise de l’Union Européenne est « Unis dans la diversité », une vraie leçon de tolérance !  L’un de ses buts est l’apprentissage d’au moins deux langues étrangères par tous les citoyens de l’UE. Le traité de Bologne (qui est à l’origine du système universitaire Licence, Master, Doctorat), les échanges Erasmus et les accords de Schengen favorisent la mobilité des personnes au sein de ses pays. Nous connaissons tous les problèmes de l’UE actuellement mais ces mesures qui favorisent l’éducation tournée vers les autres et la mobilité peuvent avoir des conséquences extrêmement positives si elles sont appliquées par la majorité de ses citoyens. Bien sûr, l’idéal serait que tous les citoyens du monde puissent vivre un maximum d’expériences internationales dans leur vie pour acquérir une plus grande ouverture d’esprit et devenir plus tolérants envers les autres.

En conclusion, fréquenter des communautés différentes, voyager et l’apprentissage des langues et des cultures restent des éléments-clés pour respecter les autres et comprendre que les échanges apportent une richesse primordiale. S’intéresser aux autres avec bienveillance pourrait diminuer bien des maux trop présents dans le monde actuellement : le repli sur soi, le racisme, la xénophobie, les conflits entre communautés et des guerres.

C’est en comprenant l’autre que l’on peut discuter et avoir une chance de désamorcer les tensions. C’est en apprivoisant les différences que l’on peut envisager un monde plus pacifique.

Rédaction: Emma Amrein Franks