Compréhension sans compréhension : les mystères de la compréhension orale en langue étrangère

Merci à Eric Burt pour sa collaboration. Dans cet article, il fait part de son expérience pendant son apprentissage. Il explique de manière détaillée et scientifique ses observations de la compréhension orale en français alors que sa langue maternelle est l’anglais. 

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Compréhension sans compréhension : les mystères de la compréhension orale en langue étrangère.

J’étudie le français depuis six ans.  J’adore cette langue et la culture française. Parmi les quatre compétences : compréhension/production écrite et compréhension/production orale, je trouve la compréhension orale la plus difficile à maîtriser. Je la travaille très dur : je prends beaucoup de cours de français, je reçois beaucoup d’aide de mes professeurs, et finalement j’écoute des programmes de radio : France Inter, France Culture et TV5 Monde plus d’une heure par jour, mais finalement mon progrès est très lent. Probablement que c’est naturel à cause du fait que j’habite dans un pays anglophone, mais je me demande s’il y a d’autres choses que je pourrais faire pour améliorer ma compréhension ?

 

D’abord je vais décrire mon expérience avec l’apprentissage du français en donnant toutes les méthodes que j’ai utilisées, en particulier en ce qui concerne la compréhension orale.  Ensuite, après un certain temps je me suis rendu compte que la compréhension orale était très difficile à maitriser et je vais donner des exemples de ce que j’ai fait pour l’améliorer.  Finalement, j’ai découvert une autre manière d’écouter pour mieux améliorer la compréhension et je vais donner les détails.

 

Je commence à essayer d’apprendre le français

 

Il y a longtemps, quand j’étais étudiant à l’université, j’étudiais le russe. Je me suis rendu compte que de penser dans une autre langue étrangère était très difficile. Oui, on peut traduire, mais comment penser sans traduction comme on le fait avec la langue maternelle ? Il me semble que c’est comme un certain type de magie ! À partir de ce moment-là, c’est devenu un but pour moi de le faire, mais que faire exactement ? C’était seulement une question de travailler dur ?  En même temps, j’ai reçu mon diplôme et j’ai commencé à être scientifique. A l’époque, je n’avais pas le temps de poursuivre ce but. De plus en plus souvent, j’ai commencé à aller en France pour mon travail. Chaque fois en me disant que je devrais apprendre cette langue. Finalement, en 2010, j’ai décidé de le faire.

 

Le problème auditif : compréhension orale par rapport à l’écrit

 

Il est possible que la compréhension soit la compétence la plus difficile des à acquérir dans une langue étrangère.  Pourquoi ?  Probablement parce que pour les autres compétences, on peut avoir son propre rythme.  Par exemple, quand on lit un livre et on voit un mot qu’on ne comprend pas, il est toujours possible de trouver ce mot dans le dictionnaire et de prendre son temps.  Ce n’est pas le cas avec la compréhension orale : on dépend de quelqu’un d’autre pour établir le rythme.

 

D’abord pour pratiquer ma compréhension orale, j’ai écouté beaucoup de choses : la radio, la télévision, et bien sûr mes professeurs. Mais sans stratégie,  Je ne comprenais pas beaucoup et j’ai décidé qu’il fallait avoir une méthode plus organisée.

 

Le but le plus important : reconnaître des mots

 

Après un certain temps, en étudiant le français, je me suis rendu compte que c’était très important de reconnaître les mots oralement même si je ne les comprenais pas.  C’est à dire, de reconnaître un mot, peu importe sa signification.  A première vue, il semblerait que ce ne soit pas très utile, mais en fait, si on peut le faire à 100%,  la compréhension orale sera sur un pied d’égalité avec la compréhension écrite.  Evidemment dans ce cas-là, la compréhension orale serait plus facile.

 

En général, c’est plus facile de reconnaître des mots écrits que des mots oraux.  Grace à cette meilleure reconnaissance, c’est plus facile de comprendre des phrases écrites que des phrases orales.  Alors, j’ai décidé que si je peux reconnaitre des mots à l’oral aussi bien que je peux reconnaitre des mots écrits, ce serait une grande étape parce qu’à ce moment-là, l’écriture n’aurait pas plus d’avantages par rapport à la compréhension.

 

Je découvre les podcasts !

 

Alors, j’ai commencé un projet d’écouter des choses en français plus de 30 minutes par jour.  Pas pour la compréhension, mais seulement pour la reconnaissance des mots.  D’abord, je n’ai rien compris puis j’ai compris seulement un petit peu.  Mais, très rapidement, ma capacité à couper la chaîne parlée s’est améliorée.

 

Avec ma nouvelle capacité, j’ai commencé à réutiliser les traductions ponctuelles en anglais pour mieux comprendre en même temps.  D’abord, la combinaison des deux était un outil très efficace. De plus, ma compréhension s’améliorait en même temps.  Mais, finalement, la tentation de réintroduire l’anglais était un piège. Ça me limitait dans mes efforts.

 

La stagnation et les problèmes : il faut savoir résister aux tentations…

 

J’ai commencé ma stratégie pour améliorer ma compréhension orale il y a plusieurs années.  J’ai fait des progrès après seulement plusieurs mois.  Cependant, je suis arrivé à un plateau très rapidement et je suis resté là longtemps.  Pendant que mes autres compétences continuaient à s’améliorer, mes progrès à l’oral se sont arrêtés.  En fait, j’ai pris des cours à l’Alliance Française de Paris au niveau B2 récemment et je n’ai pas eu de problème avec quoi que ce soit sauf avec la compréhension orale.  J’ai passé un examen là-bas et j’ai réussi toutes les parties sauf la compréhension orale où j’ai échoué complètement (les autres étudiants dans ce cours n’ont pas eu le même problème vraisemblablement parce qu’ils habitent à Paris définitivement) !

 

Que faire ?

 

Je suis revenu aux États-Unis un peu frustré.  Mon but était-il impossible ?  Ou, en tout cas, impossible en habitant dans un pays anglophone ? Peut-être, mais plusieurs de mes professeurs m’ont dit qu’il fallait mettre entre parenthèses ma langue maternelle.  Évidemment, il faut écouter pour reconnaître des mots sans se soucier de la compréhension encore.  Pour que cette méthode soit efficace, il faut arriver à un certain niveau intermédiaire afin qu’on ait un vocabulaire riche.  Alors, j’ai fait ça et voilà : ma reconnaissance des mots a augmenté et ma compréhension a diminué de 40-50 % à 10 % !

 

Je me dis, pas de souci.  Il faut que je me concentre sur des reconnaissances de mots seulement.  C’est à la fois difficile et incroyablement important.  C’est comme la méditation : il faut se focaliser sur une chose et résister à la tentation de penser à d’autres choses.  Quand j’ai commencé à le faire correctement, voilà, plus de reconnaissance et petit à petit, je commençais à comprendre un peu, sans anglais.  C’était un miracle !  Mais, je ne comprenais pas tout, bien sûr. Quand je reconnaissais un certain mot et que je savais que ce mot était très important pour la signification de la phrase, je ne comprenais pas la signification du mot exactement, mais c’était très difficile de résister à la tentation d’essayer de comprendre ce mot. Donc, j’étais motivé et j’ai commencé à traduire ce mot en anglais et finalement je le comprenais dans ce contexte-là et probablement la phrase aussi, mais là ce serait trop tard pour la prochaine phrase parce que pendant que je faisais ma traduction, la personne qui était en train de parler, continuerait et je n’entendrais pas ce qu’elle a dit.  Voilà, le piège : je comprenais une partie de la conversation et manquerais complètement l’autre !  C’est pour cela, à mon avis, qu’il faut avoir des associations ou des connotations automatiques pour chaque mot sans référence à la langue maternelle.  On ne peut pas augmenter ces connotations, si on utilise les traductions.

 

De plus, quand j’utilise la traduction en anglais, en même temps, j’éteins la compréhension française ! Mon processus de la traduction des mots clé en anglais, d’analyser et de retraduire était inutile. Pour faire la traduction je dirais que je change le mode d’opération de mon cerveau.  Donc, c’est important de résister à la tentation de traduire pour deux raisons : 1) ne pas manquer les autres mots et 2) rester sur le « mode » français.

 

Les deux types de processus dans le cerveau

 

En général, nous avons deux types de processus à penser : analytique et automatique (ou intuitif).  Pour une description de ces deux façons très intéressantes, voyez, « Gödel, Escher, Bach, an Eternal Golden Braid  », Douglas Hofstadter, Basic Books (1979) p. 38 : voyez le mode mécanique et le mode intelligent.   Dans le processus analytique on utilise la logique pour résoudre un problème.  Dans le processus automatique, on arrive à la solution avec une certaine « gestalt » On peut dire que le réseau entier du cerveau travaille en même temps sur le problème automatiquement – c’est l’intuition.

 

Peut-être que c’est la même chose avec le langage.  C’est à dire, la compréhension qui utilise la traduction à l’autre langue est « analytique » et la compréhension qui reste dans la langue cible est « automatique/intuitive ».  Le premier processus est plus facile, mais moins efficace.  En fait, je pense que la deuxième façon exige de changer, ou d’augmenter le réseau des neurones dans le cerveau et c’est à cause de cela qu’il faut beaucoup de temps.

 

Une analogie avec les ordinateurs

 

C’est comme un certain processus informatique.  Avec les ordinateurs, on peut avoir plusieurs types de langages.  Il y a des langages machines et des langages interprétés.  Pour un langage machine, chaque instruction dans un programme informatique correspond exactement à une opération numérique dans le matériel informatique.  C’est très efficace et très rapide.  Pour un langage interprété, il faut traduire chaque phrase dans ce langage aux instructions machines et puis aux opérations numériques.  Donc il y a une étape supplémentaire.  Les langages interprétés sont plus flexibles et plus faciles à utiliser mais à la fois moins efficaces.

 

L’analogie avec le processus informatique : dans les langages humains, on peut simuler un langage étranger en utilisant une traduction en langue maternelle et puis interpréter toutes choses dans le dernier.  On peut apprendre cette méthode très rapidement, mais finalement, c’est une méthode trop lente et inefficace.  Pour compléter l’analogie, pour éviter l’étape supplémentaire, je pense qu’il faut changer le réseau neuronique dans le cerveau pour construire les nouvelles instructions de la « machine », et les opérations « numériques » dans le cerveau.

 

La situation ici est aussi très semblable à l’apprentissage de la lecture dans la langue maternelle : quand nous apprenons comment lire, d’abord, le plus souvent nous lisons à haute voix.  Après un certain temps, nous lisons en silence. Finalement, si nous devenons de bons lecteurs, nous éliminons tous les éléments vocaux.  Nous pouvons reconnaître les mots et comprendre leur signification immédiatement sans « traduction ».

 

La compréhension est-elle faite du côté droit du cerveau ? 

 

Maintenant c’est très populaire de décrire les pensées comme des processus du côté droit ou du côté gauche du cerveau. On peut dire que les processus qui opèrent dans le côté droit du cerveau sont intuitifs et créatifs et ceux qui opèrent dans le côté gauche sont plus analytiques.  Donc, dans ce contexte, l’apprentissage de la langue est semblable en pensant avec le côté droit du cerveau. Il y a une tentation de dire que le vrai apprentissage de la langue reste dans le côté droit.  Mais, quand quelqu’un a un accident vasculaire cérébral, si le coté gauche est endommagé, on perd le langage alors que le coté droit reste intact. Mais pas l’inverse. En effet, si le côté droit est endommagé, la fonction du langage a des chances de ne pas être atteinte. Mais, en même temps avec le dommage dans le côté gauche, dans certains cas, le côté droit peut réacquérir une certaine partie du savoir-faire du langage.  Finalement, c’est une question très compliquée parce que maintenant nous ne savons pas exactement comment fonctionne le cerveau !  Donc, selon les expériences scientifiques, ce n’est pas tout à fait claire dans quelle hémisphère du cerveau ces processus se déroulent (par exemple, E.D. Ross and M. Mesulam, « Dominant Language Function of the Right Hemisphere ? », Arch Neurol. 36, 144 (1979)).

 

L’apprentissage d’une langue : un changement du cerveau ?!

 

En tout cas, il est évident que le vrai apprentissage complet de la langue exige une certaine « évolution » du cerveau (par exemple, A. Mechelli, et al., « Neurolinguistics :  Structural plasticity in the bilingual brain, » Nature 431, 757 (2004)).  Il faut avoir des nouvelles structures neuroniques pour faire des connections de façon automatique entre les idées et les mots dans le langue cible, sans référence au langue maternelle.  C’est à dire, on doit construire ou réutiliser les nouveaux groupes de neurones pour représenter les nouveaux mots directement.  Celui-ci est presque automatique quand nous sommes très jeune (avant 6 ans).  Selon le linguiste Stephen Pinker (The Language Instinct, Perennial Classics, 2000) à un très jeune âge, nous sommes tous des génies de langage.  Après cet âge, l’apprentissage d’une langue devient de plus en plus difficile et nous utilisons d’autres outils, comme la langue maternelle pour faire de progrès.  Mais c’est inefficace et c’est un piège parce qu’à ce moment-là le cerveau n’est plus aussi modulable.

 

Ce processus où on apprend quelque chose à un niveau plus bas (par exemple, la reconnaissance des mots sans compréhension) avant d’essayer d’apprendre un autre niveau plus haut, n’est pas très étonnant.  La plupart des neurologues pensent que le cerveau est construit de façon hiérarchique.  Donc c’est plus efficace de changer cette hiérarchie une seule couche à la fois.

 

Conclusion :

 

Pour mieux comprendre une langue étrangère, on a besoin de faire quelque chose de presque paradoxale : arrêter l’analyse et se focaliser sur l’écoute sans compréhension !  De plus, on doit 1) écouter activement : essayer de reconnaître chaque mot, 2) mettre entre parenthèses la langue maternelle (seulement après un certain niveau, quand on a assez de vocabulaire), et 3) après un certain temps, réintégrer les analyses, mais maintenant complètement dans la langue étrangère.

Il est clair qu’on a des compétences différentes dans les différentes parties du cerveau, et chaque personne est différente.  Donc, pour apprendre une langue étrangère, il faut utiliser tous les outils possibles.  C’est-à-dire que ce n’est pas efficace de rester seulement dans une méthode analytique ou une méthode intuitive, mais il faut utiliser les deux.  De plus, toutes les stratégies sont vraiment personnelles : quelque chose qui marche très bien pour une personne, ne marcherait pas pour une autre.  Il faut essayer toutes les stratégies et choisir celle qui marche bien pour la personne.

C’est évident que pour mieux comprendre oralement une autre langue, il faut rester dans cette langue autant que possible pendant l’apprentissage.  D’abord l’utilisation de la langue maternelle est très utile, mais limite dans la démarche. Vraisemblablement pour comprendre une autre langue de façon automatique, on a besoin de changer ou d’ajouter des structures dans le cerveau.  Chaque fois qu’on passe à la langue maternelle, on interrompt ce processus et il faudra plus de temps.  Il faut faire des associations avec tous les mots étrangers sans référence à la langue maternelle.  Alors, pour faire des progrès plus rapides sur le long terme, restez dans la langue cible et sacrifiez un peu cette ambition de compréhension orale totale sur le court terme !

 

Rédaction: Eric Burt

Le concept de l’épicerie sociale en France

Merci à Elizabeth Schetina pour sa contribution sur un thème social typiquement français: l’épicerie sociale. Ses propos reposent sur un reportage fait à l’épicerie sociale de la Vallée de Chamonix.

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L’épicerie sociale de la Vallée de Chamonix se trouve à côté de la Mairie et a presque 140 clients. L’épicerie offre les produits de base et tout ce qu’il faut pour être en bonne santé, pour pas cher. Leur clients peuvent faire les courses à l’épicerie et trouvent tous les produits qu’il y a dans un supermarché ordinaire. Ils peuvent y acheter toutes les choses pour quatre repas par jour. Mais d’où viennent-ils ? Les services sociaux les y référent en essayant de les aider.

Les prix à l’épicerie sociale sont réduits. En fait, les personnes payent environ 10% de la valeur réelle pour l’épicerie sèche et 20% des prix pour les produits frais, les fruits et les légumes. Les prix diffèrent selon leur situation financière et le nombre de membres de la famille. Les hypermarchés comme Carrefour donnent les produits à l’épicerie sociale pour aider leurs clients.

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Les employés à l’épicerie sociale sont, pour la plupart, des bénévoles. Il y a seulement une salariée. Les employés étudient les dossiers des assistantes sociales de leurs clients et calculent le niveau d’assistance pour chacun d’entre eux. Les employés veulent les aider avec tous les problèmes quotidiens et vraiment, ils pensent qu’ils sont comme une famille donc ils donnent aux clients un petit coup de main.

Les clients de l’épicerie sociale sont employés à temps plein. Mais, leur salaire n’est pas suffisant. Ils n’arrivent pas à boucler les fins de mois. Peut-être que leur famille est nombreuse et / ou leur salaire est trop bas. Les bénévoles les aident à sortir de l’impasse financière. Leur aide est temporaire: pendant trois ou six mois, le temps de remettre la famille à flot.

L’épicerie sociale de la Vallée de Chamonix offre pour ses clients, l’opportunité de faire des courses comme les autres. Même s’ils manquent d’un salaire assez élevé, ils peuvent acheter des produits pour subvenir aux besoins de la famille. En France, où la nourriture est si essentielle à la culture, c’est très important de pouvoir cuisiner pour la famille et parce qu’ils doivent payer pour les produits, les clients de cette épicerie peuvent le faire avec dignité.

 

Rédaction: Elizabeth Schetina

La piétonisation de Los Angeles

Cet article a été écrit par Elizabeth Schetina, suite à des discussions sur la piétonisation de certaines berges à Paris. Mais quelle est la situation à Los Angeles, une des villes les plus étendues aux Etats-Unis?

Ciclavia à Downtown LA.

Ciclavia à Downtown LA.

Los Angeles est une ville de voitures, peut-être, La ville de voitures. Il était une fois Los Angeles avec des trains et des trams. En fait, ses citadins pouvaient utiliser ses transports publics et n’avaient pas besoin de voiture. Ils pouvaient même voyager dans les petites banlieues. Mais cette ville a développé une histoire d’amour avec les automobiles et a laissé tomber les transports publics. Il y a beaucoup de grandes routes mais il semble qu’il n’y a pas de place pour les piétons. Est-ce que Los Angeles peut redevenir une ville de piétons? Et comment pouvons-nous arriver à la piétonisation de cette ville?

Tout d’abord, nous allons faire le point sur ce qui a déjà été fait en faveur des piétons. Los Angeles a déjà commencé à créer une ville plus sympa pour eux. Ils peuvent marcher dans les rues à la « Fête des Piétons », Ciclavia. Chaque mois il y a des rues sans voitures et ces fêtes sont très appréciées. Aussi, le gouvernement de la ville a commencé à construire et à développer le réseau de métro. Maintenant, c’est possible d’aller à la plage en tramway. En outre, il y a des nouvelles initiatives pour améliorer la sécurité des piétons, avec de meilleurs passages piétons et la reduction de la limitation de vitesse pour les voitures dans les rues très fréquentées. Aussi, quelques rues comme Broadway ont été divisées en deux voies et l’une d’elle est exclusivement réservée aux piétons.

Ces initiatives ont déjà donné quelques avantages aux piétons. D’abord, avec l’extension du réseau de métro, on a crée des quartiers autour des stations. Par exemple, avec le tramway qui va à la plage de Santa Monica, c’est possible de marcher jusque à la jetée dans une rue piétonne, de faire les courses ou de lecher les vitrines, de manger au restaurant ou même de trouver un appartement. On va voir de plus en plus de bâtiments avec des logements, des restaurants et des magasins près des stations de métro. Donc, beaucoup de monde veut habiter dans le centre-ville ou on n’a pas besoin de voiture. Downtown Los Angeles est un quartier plus accessible et agréable pour les piétons avec des tables de cafés sur les trottoirs, des petits parcs et également des espaces pour les chiens. De plus, ces initiatives luttent contre la pollution.

Mais, ces changements ont causé des problèmes et des grands inconvénients. Quels types de problèmes existent dans la ville avec ces efforts de piétonisation de Los Angeles?

Certainement, le pire est la circulation. Les citadins de Los Angeles souffrent de gros embouteillages chaque jour, toute la journée. Déjà, les bouchons sont impossibles et presque insupportables. Avec les zones piétonnes, et les rues fermées ou délimitées, la circulation va augmenter. Malheureusement, toutes les idées de piétoniser Los Angeles vont augmenter la circulation. La diminution de la vitesse, les rues à sens unique et les rues où on ne peut pas faire demi-tour sont bonnes pour les piétons mais elles créent des embouteillages. Quelles solutions? Peut-être qu’on a besoin d’un secteur pour la circulation et d’un autre pour les piétons. Mais, comment diviser les rues? Vraiment, la seule solution est de réduire la place de la voiture par l’augmentation des transports publics. Comme dans la ville de Londres, on peut limiter le nombre de voitures qui peuvent entrer dans le centre-ville.

Finalement, la piétonisation de Los Angeles va être très difficile. On a vu qu’il existait déjà des initiatives pour améliorer les rues pour les piétons. Mais, ces initiatives entraînent des embouteillages. D’un côté, des voitures et des bouchons, d’un autre côté des piétons et le désir de créer une ville plus agréable pour eux. Les décisions vont être complexes et difficiles à prendre. A moins que les citadins decident de laisser tomber leur amour pour la voiture, la piétonisation risque d’échouer.

Rédaction: Elizabeth Schetina

Les embouteillages à Los Angeles. Nous pouvons voir le "smog", dû à la pollution.

Les embouteillages à Los Angeles. Nous pouvons voir le “smog”, dû à la pollution.

La chanson française

Merci à Dane Coult pour sa première collaboration sur CaliFrenchlife. Il nous explique ce qu’est la chanson française, en quoi elle est utile pour son apprentissage du français et recommande des titres de chansons, ainsi qu’une page web qui peut vous être bien utile si vous ne connaissez pas encore beaucoup d’artistes francophones. Bonne lecture et surtout, bonne écoute!

 

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La chanson française est un genre de musique dans lequel les paroles sont plus poétiques et plus profondes. L’expression « Chanson Française » est utilisée depuis 1945 et elle peut trouver ses origines dans le travail d’écrivains comme Baudelaire, Verlaine, et Rimbaud qui ont écrit en utilisant un style symbolique et lyrique. Avant les années 80, la chanson française consistait principalement en chanteurs/-euses français(es) qui chantaient avec un petit accompagnement. Plus récemment, la chanson française a pu inclure des genres comme le rock, le hip-hop, et d’autres groupes francophones dans le monde. En tant qu’étudiant en langue française, je trouve qu’il est essentiel d’écouter souvent de la musique française même si les sujets ou les paroles sont trop difficiles pour mon niveau. Pour beaucoup d’ apprenants, la chanson française est le premier contact avec la langue et la culture françaises, alors il faut qu’ils apprennent à connaître plusieurs genres et plusieurs artistes. Il est important qu’on reste en contact avec la langue et, pour beaucoup d’étudiants, il est très agréable de découvrir et d’écouter un autre style de musique. Pour trouver des artistes un peu plus modernes, on peut utiliser la page web : https://www.reddit.com/r/ecouteca Sur ce site, des gens postent des vidéos d’artistes français et francophones. Voici quelques exemples de chansons françaises modernes.

 

Les suggestions de Dane:

  • Louise Attaque, groupe français:

 

Coeur de Pirate, une artiste québécoise:

 

Stromae, un artiste à succès belge:

 

Rédaction: Dane Coult

Une comparaison des systèmes universitaires français et américain

Merci à Elizabeth Schetina pour sa nouvelle collaboration. Dans cet article, cette Américaine compare les systèmes universitaires français et américain. Quelles sont leurs plus grandes différences? Quels sont leurs points communs? C’est ce que nous allons découvrir.

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Les universités en France et aux Etats-Unis ont le même but, l’éducation des jeunes et leur préparation pour le monde du travail et de la citoyenneté. Mais, les deux systèmes sont très différents. Même s’ils ont des problèmes en commun, la vie des étudiants en France est tellement différente de celle des étudiants américains.

D’abord, les universités françaises laissent entrer n’importe quel bachelier. Au contraire, c’est plus difficile d’être admis à l’université américaine, et beaucoup de jeunes qui veulent y aller ne sont pas admis. Mais les grandes universités publiques aux Etats-Unis ont un problème en commun avec les universités françaises, les salles de classe sont si pleines que des étudiants doivent être debout pendant la classe. Dans les petites universités américaines, il y a des cours avec moins d’étudiants parfois seulement une dizaine. Mais ces universités sont privées et très très chères.

De plus, dans les deux systèmes, il y a des attentes différentes pour les étudiants. Vraiment, il y a un grand contraste entre la vie scolaire dans les deux pays. En France, l’expérience est vraiment comme une course. Il n’y a pas de place pour les expériences personnelles. Les étudiants doivent faire leurs études et rien que leurs études. Aux Etats-Unis, les étudiants ont beaucoup de soutien pour faire autre chose. Ils peuvent travailler, faire des pauses pendant leurs études et ils ont l’opportunité de faire du sport sur leur campus. Les parents attendent que l’université prenne le relais dans l’éducation de leurs enfants alors qu’en France, c’est le moment où les étudiants deviennent adultes.

Finalement, le système français est beaucoup plus strict. D’un côté, c’est positif parce que les cours sont très rigoureux et ont un très haut niveau intellectuel, d’un autre côté, c’est négatif parce que les étudiants français reçoivent beaucoup de critiques et c’est très difficile de recevoir de bonnes notes. Aux États-Unis, les étudiants reçoivent beaucoup de bonnes notes et les critiques sont toujours positives et d’un grand encouragement. Peut-être que le niveau d’études est un peu plus bas, mais les profs et les étudiants forment une seule et même équipe. Alors qu’en France, les étudiants sont toujours des “éclaireurs solitaires”*.

Ainsi, il y a des différences entre les universités françaises et américaines, même si elles ont le même objectif. Mais il existe un grand point commun, ni les étudiants français ni les étudiants américains qui finissent leurs études à l’université sont prêts pour la vie active. Que ces diplômés soient français ou américains, ils auront tous des difficultés pour trouver un boulot!

* Expression de Stephen Clarke dans Français, je vous Haime.

Rédaction: Elizabeth Schetina

Les stéréotypes sur les Français sont-ils vrais? Une Américaine donne son avis.

Un grand merci à Elizabeth Schetina pour sa collaboration. Elle a tenu à nous faire part de son expérience en France, avec les Français et elle tient à rétablir la vérité sur les stéréotypes qu’ont les Américains sur les habitants de l’Hexagone.

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Malentendus Interculturels Français – Américains

Tout le monde aux États-Unis a une vision de la France et des Français, qu’on ait visité la France ou non. Le vin, l’art, la mode, les fromages, la Tour Eiffel sont tous bien connus! Mais c’est aussi connu que les Français sont arrogants, paresseux et critiques. Il y a des stéréotypes positifs et négatifs. On pourrait se demander si ces stéréotypes sont bien fondés? Est-ce que les Français sont tous impolis, intellectuels et gourmands? Et sont-ils tous à la mode, portant un béret?

D’abord, les Américains pensent que les Français sont tous impolis. Quand les Américains demandent à un Français des directions ou des informations, il n’est pas poli, sympa ou gentil. Pire, ils donnent des directions fausses exprès! Et dans les magasins, les Français ne sont pas accueillants. Mais la réalité est plus compliquée. En fait, les Français pensent que les Américains sont impolis! Donc, quelle est la vérité?

À mon avis, c’est un cas de malentendu interculturel. Les Français sont très polis, bien qu’ils semblent le contraire. Un exemple, un jour à Paris, j’ai essayé d’acheter des billets pour que mes enfants fassent un tour de manège. Au guichet, j’ai demandé trois billets et j’ai donné de l’argent. Il a tenu les billets, mais il ne me les a pas donné. Pourquoi? Parce que j’étais impolie! Je n’ai pas dit <<Bonjour>> et <<S’il vous plaît>>! Selon lui, j’étais une Américaine comme toutes les autres, j’étais impolie et je n’utilisais pas les bonnes manières! Il a pensé que, comme les autres Américaines, j’étais mal élevée. Ainsi, si j’étais plus polie, il serait plus poli. Une difference culturelle! Vraiment, je pense que les Américains sont impolis. En fait, un jour je me suis disputée avec le nouveau chef de mon mari à ce sujet, et moi, j’ai défendu les Français! J’ai eu raison, même que ce n’était pas une bonne idée!

Néanmoins, les Américains croient que les Français sont tous très intellectuels. On a l’idée qu’ils lisent seulement des livres très sérieux, les livres de Camus, Sartre, Zola et Voltaire. Non seulement ils les lisent, mais ils les comprennent et ils en discutent! En outre, les Français aiment les films sérieux, toujours en noir et blanc, tristes et pensifs. Ce sont les films comme La Belle et La Bête, Jean de Florette et Manon Des Sources, Jules et Jim et Le Dernier Métro. Et après avoir vu ces films, ils s’asseyent sur la terrasse d’un café, fumant une cigarette et ils philosophent sur les intrigues des films. Et ce stéréotype, est-ce que c’est vrai? Mais non, les Français ne sont pas tous intellectuels et sérieux. Tandis que certains aiment les films de Truffaut, Cocteau et Berri, d’autres aiment plus les films comiques. En fait, les films, qui sont les plus populaires en France sont les comédies, comme Intouchables, Bienvenue Chez Les Ch’tis Les Visiteurs, Les Vacances de Monsieur Hulot et OSS 117. De plus, les bandes dessinées sont tellement populaires, tous les Français aiment beaucoup Asterix et Tintin. Donc, peut-être que les Français ne sont pas si sérieux! Ils ont aimé Jerry Lewis! Ainsi, un autre stéréotype qui n’a pas sa raison d’être!

En plus, les Américains croient tous que les Français sont des gourmands. Et, en fait, la France est vraiment le pays des repas gourmands et du bon vin. Tout le monde connaît l’histoire de Julia Child et son repas du sole manière, des huîtres et du pain qui a changé sa vie! C’est la réalité. Mais, la réalité est aussi que tous les repas en France ne sont pas gourmands. En effet, les Français ne sont pas tous gourmands.

Terrasse du café le soir, Van Gogh (à Arles).

Terrasse du café le soir, Van Gogh (à Arles).

En 2014, la France a promulgué une nouvelle loi pour se battre contre les repas industriels servis dans les restaurants. Les gratins de pommes de terre et le boeuf bourguignon n’étaient pas <<faits maison>> mais ils arrivent dans les restaurants surgelés directement d’une usine. Les grands repas français deviennent comme des plats congelés! Avec ce décret de loi, les restaurants identifient les repas faits maison, et, on espère, améliorent la qualité de la nourriture française. En attendant. les Français occupés achètent leurs repas chez Picard. Ce supermarché vend seulement de la nourriture surgelée et les Français adorent ça. Ils peuvent y acheter du Poulet Basque, des tajines, des éclairs, des tartes, sucrées et salées, vraiment des repas complets! Donc, la France est un pays de contradictions. D’un côté, L’Organisation des Nations Unies (l’ONU) a fêté Lyon et toute la France pour sa tradition culinaire d’excellence, d’un autre côté, le repas qu’on mange dans les restaurants parisiens pourraient bien provenir d’une usine dans un sac plastique!

Et aussi, est-ce que les Français, surtout les Françaises, sont tous à la mode? Comme les autres stéréotypes, la réponse est aussi oui que non! La France est le pays des meilleures maisons de couture. C’est le pays de Coco Chanel et d’Yves St. Laurent, de Christian Dior et de Jean-Paul Gautier. Le marché de la Haute Couture est tellement régulé. Le monde veut faire des courses au Champs L’Élysée et à l’Avenue Montaigne. Vraiment, les Françaises s’habillent avec style! Elles savent comment porter une écharpe! Les Américaines sont jalouses – il semble que les Françaises sont nées en sachant comment porter des vêtements chic, élégants et beaux. Mais, les Françaises sont-elles toutes si chic? En fait, ce sont les citadins, femmes et hommes qui portent les vêtements chic. Dans la campagne, les Français s’habillent pour la ferme, pour l’usine ou pour faire du fromage. Et aussi, ils s’habillent parce qu’ils n’ont pas de bons radiateurs. Ce n’est pas possible de porter des talons aiguilles quand on travaille dans les champs. Donc, le stéréotype des Français à la mode est en même temps vrai et faux.

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Finalement, les Américains ont l’idée que les Français font tous du vélo, en portant un béret, avec une baguette à la main. Mais, c’est de l’ordre de l’imaginaire! En réalité, les Français ne portent plus les bérets. En fait, c’est difficile d’acheter un béret en France! Personnellement, la première fois où j’étais à Paris, j’ai voulu en acheter un. Tous les petits magasins pour les touristes les vendaient et parce que j’avais une vision romantique de Paris, j’ai voulu un béret pour moi-même. J’en ai acheté un, et je pouvais me voir comme dans une carte postale. J’étais tellement française! Pourtant, je n’ai jamais porté ce béret. Je n’ai jamais vu une seule française en porter un! Cependant, parce que j’ai utilisé le béret pour ramasser les miettes de pain sur la table après un dîner, son achat avait été une très bonne idée!

Nous avons vu que les stéréotypes des Français existent aux Etats-Unis, mais aussi, que la plupart du temps, la réalité est différente. En fait, les Français ne sont pas tous impolis, intellectuels et gourmands. En outre, ils ne sont pas tous à la mode, portant un béret. Par conséquent, la réalité est différente que ce qu’on imagine.

Vraiment, c’est plus compliqué, et les Français ne sont pas tous les mêmes! La France est un pays de contradictions, un pays de McDo et de restaurants étoilés par le Guide Michelin, le pays de Sartre et de Dany Boon, le pays des écharpes Hermès et des salopettes de fermiers, et on peut profiter des toutes ces contradictions!

Elizabeth Schetina