Voici une fiche pédagogique basée sur une vidéo sur Noirmoutier. Elle contient des pistes de correction. Elle peut être utilisée par les apprenants et les enseignants.
L’île de Groix est située dans l’ouest de la France en Bretagne.
Recherchez sur Internet pour savoir dans quelle région française elle est située.
Compréhension globale:
Quels types de paysages peut-on voir à Groix? Citez trois éléments du paysage.
des falaises
des plages
un port
l’océan
des vagues / l’écume
Compréhension détaillée:
Pourquoi cette île plaît-elle tant au photographe?
La lumière de Groix change régulièrement. Ses paysages sauvages, ses falaises qui se jettent dans l’océan.
Quelle grande ville du continent est située à proximité de l’île?
Lorient, ville du Morbihan, en Bretagne.
Quelle poisson a-t-il fait la richesse de l’île?
Le thon.
Qui étaient les principaux employés de la conserverie?
Les femmes de l’île.
Pouvez-vous décrire les deux côtés de l’île?
Un côté est ouvert sur le continent européen donc il y a de nombreux bateaux et de la vie. L’autre côté est situé vers le continent de l’Oncle Sam, donc le continent américain. Les bateaux y sont plus rares.
Complétez ce tableau: Les activités des touristes sur l’île:
Comme nous sommes en mars, mois de la Francophonie, voici un article sur l’oralité dans la littérature francophone. Ce texte se base sur deux œuvres poétiques célèbres : Cahier d’un retour au pays natal de Aimé Césaire (1913-2008) et Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor (1906-2001).
Introduction :
L’oralité a donné une dimension exotique et innovante à la littérature francophone. Elle est un véritable outil pour donner toute son ampleur aux mots utilisés par ses auteurs. C’est la rencontre de deux mondes : le monde de l’oral qui transmet de manière sonore des mémoires, un patrimoine culturel et le monde de l’écrit classique. L’oralité a grandement contribué au développement de la littérature francophone. Elle a apporté un nouveau souffle, une nouvelle approche à la littérature de langue française et elle lui a ouvert de nouveaux horizons.
Pour développer le sujet de l’oralité, nous allons nous baser sur deux œuvres poétiques célèbres : Cahier d’un retour au pays natal de Aimé Césaire (1913-2008) et Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor (1906-2001). Ces deux œuvres ont été choisies parce que leurs auteurs ont fortement contribué au rayonnement de la littérature francophone dans le monde entier. Césaire, auteur martiniquais et Senghor, auteur sénégalais se sont bien connus. Ils se sont rencontrés à Paris au Lycée Louis Legrand et suite à de longues discussions, ils se sont influencés dans de nombreux domaines. Césaire, lors d’une interview faite par Michel Field, a même affirmé qu’il a, grâce à Senghor, réussi à comprendre ses véritables origines en découvrant la noblesse de la culture africaine. En outre, ils ont tous les deux été de grands politiciens, de grands hommes de lettres et ils ont surtout été avec Damas, l’auteur dandy guyanais, deux des fondateurs du mouvement politique et du courant littéraire de la négritude. Ces deux hommes, qui n’étaient pourtant pas originaires de la Métropole, ont également marqué le patrimoine français. En effet, Léopold Sédar Senghor a été membre de l’Académie Française et Aimé Césaire a une plaque à son nom au Panthéon depuis 2011.
Dans leurs œuvres poétiques engagées, ces deux auteurs ont utilisé des techniques spécifiques et ont développé un style particulier, influencé par leurs véritables origines. Ainsi, on pourrait se demander, en se basant sur ces deux œuvres poétiques, comment l’oralité a contribué au développement des littératures francophones.
Dans une étude en trois parties, nous allons découvrir l’importance de l’oralité pour ces deux auteurs, leurs techniques pour donner un aspect oral à leurs textes écrits puis nous allons voir les effets de l’oralité sur la langue française. Mais avant cela, une présentation globale de ces deux œuvres s’impose afin de mieux comprendre leurs objectifs et le contexte dans lequel elles ont été écrites. Par la suite, je vais expliquer comment j’ai collecté les donnés pour réaliser cette étude.
Cahier d’un retour au pays natal de Aimé Césaire (1913-2008) :
Cahier d’un retour au pays natal est la première œuvre poétique publiée par Aimé Césaire. C’est un long poème original qui rompt avec les règles de la poésie classique qu’il maîtrise si bien. Il s’agit d’un long texte de 65 pages qui oscille entre l’écriture en vers et la prose. Il mélange les genres (le surréalisme et le chant incantatoire), joue avec la typographie, l’espace entre les phrases, la syntaxe, la longueur des phrases, la ponctuation, invente des mots et des expressions qu’il relie avec des tirets et marque ses mots de sa subjectivité. L’auteur est bel et bien présent tout au long de son texte rédigé entre 1936 et 1939. A cette époque-là, Césaire est de retour en Martinique, sa terre natale après des études supérieures à Paris. C’est à son retour sur l’île qu’il se rend réellement compte de l’influence néfaste du colonialisme français. Son poème exprime sa révolte et est le texte fondateur de la négritude.
Dans ce long poème, on peut distinguer trois parties distinctes qui représentent les étapes de sa réaction à son retour de la Metropole. Dans la première partie, Césaire fait une description désolante de son Ile. Dans la seconde partie, il se rend compte des aspects néfastes du colonialisme sur ses terres. Dans la dernière partie, il encourage ses « Frères » à réagir contre ceux-là et à changer le schéma dominants-dominés imposé par le colonialisme.
Le but de ce texte est de redonner ses lettres de noblesse à la culture créole, dont les racines sont dans la culture africaine, découverte par Césaire via son ami sénégalais rencontré à Paris, Léopold Sédar Senghor. Il veut que les Martiniquais soient dignes et fiers de leurs origines et de leur couleur malgré l’oppression des colons européens et de leur culture. Il veut que les Martiniquais cessent de subir, qu’ils deviennent actifs pour retrouver leur réelle identité perdue. A travers ses mots, l’auteur vise les colons européens blancs racistes, il essaie, par conséquent de libérer son peuple d’une emprise culturelle néfaste, des coups de fouets donnés à son grand-père (ironiquement appelé « un très bon nègre »). Il pousse son peuple à se souvenir du passé pour renaître dans le présent et construire un meilleur avenir en accord avec ses valeurs originelles.
Son poème est particulièrement puissant et avant-gardiste pendant les années 30. En effet, à cette époque, la France est encore une puissance coloniale et la décolonisation des pays d’Afrique n’a pas encore commencé. Elle débutera réellement après le Seconde Guerre Mondiale et prendra fin avec l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor (1906-2001) :
Ce recueil poétique est dans l’ouvrage Œuvre Poétique. Son titre, Ethiopiques vient du grec « aithiops », qui signifie « noir ». Il a été publié en 1956 pour s’inscrire dans le courant littéraire de la négritude. Ce n’est pas la première œuvre poétique de l’auteur. Il a écrit Chants d’Ombres en 1945 et Hosties Noires en 1948 que l’on peut trouver avant Ethiopiques dans Œuvre Poétique. Contrairement à ces dernières, Ethiopiques est une œuvre qui s’interroge moins sur une crise de civilisation, c’est une œuvre plus politique et autobiographique qui évoque, par exemple, l’érotisme de la femme blanche en référence à ses expériences personnelles.
On peut distinguer trois parties dans cette série de 22 poèmes. Les huit premiers poèmes évoquent son rapport à l’Afrique, même si l’un de ces poèmes est intitulé New-York. Dans ce dernier, il retrouve avec plaisir l’influence de l’Afrique dans le quartier de Harlem. Dans les six suivants intitulés « Epître à la Princesse » dédiés à la Marquise Josephine Daniel de Betteville, la grand-mère de sa seconde épouse, Colette Hubert, Senghor dialogue avec une bien-aimée lointaine qu’il décrit régulièrement avec des éléments qui font penser au froid, l’opposé de l’Afrique. Il s’agit d’une relation épistolaire sous la forme de poèmes. Elle est pleine de lyrisme, de nostalgie et de romantisme. Cette partie est le fruit de la passion de son peuple africain et d’une femme éloignée géographiquement, qui pourrait être une métaphore de son amour pour le continent européen. Cette relation représente un lien entre l’Europe et l’Afrique. La troisième partie s’intitule « D’autres chants », c’est une série de huit poèmes aux thèmes variés : amour, valeurs morales… qui reflètent les remises en question et les réflexions philosophiques de l’auteur. Cette œuvre est complexe parce qu’on a l’impression qu’il y a un manque d’unité entre les poèmes. Mais le fil conducteur d’une partie à l’autre est la complexité de son auteur : ses origines, ses influences, ses ambitions et son expérience personnelle multiculturelle.
Ethiopiques est une œuvre qui concentre des réflexions de Senghor cumulées pendant de nombreuses années, elle a été publiée quatre ans avant l’indépendance du Sénégal, pays où il deviendra le premier Président de la République en 1960.
L’apport de l’oralité dans le développement des littératures francophones. Etude basée sur Cahier d’un retour au pays natal de Aimé Césaire (1913-2008) et Ethiopiques de Léopold Sédar Senghor (1906-2001) :
« Seule le rythme provoque le court-circuit poétique et transmue le cuivre en or, la parole en verbe », citation de la postface de Ethiopiques intitulée : Comme les lamantins vont boire à la source. Grâce à cette citation, nous pouvons comprendre que l’oralité est précieuse aux yeux de Léopold Sédar Senghor et de Aimé Césaire, en effet, elle fait partie de la culture de leurs parents et de leurs ancêtres. Elle devait faire partie de leurs œuvres littéraires pour être fidèles à leurs véritables origines et pour s’exprimer en accord avec eux-mêmes. On pourrait se demander ce qu’a vraiment apporté l’oralité au développement des littératures francophones. Pour répondre à cette question, nous allons tout d’abord étudier l’importance de l’oralité pour ces auteurs. En deuxième partie, nous allons nous concentrer sur les techniques utilisées pour traduire cette oralité dans des textes écrits. Finalement, nous allons étudier les conséquences de cette oralité sur des écrits en langue française.
I) L’importance de l’oralité pour ces deux auteurs
L’oralité fait partie intégrante de la culture africaine. Pendant des générations et des générations, elle était le seul vecteur de transmission d’un patrimoine culturel : des contes, des poésies… Celui qui est chargé de cette transmission culturelle en Afrique est le griot. Il raconte de manière vivante des histoires parfois pleines de magie aux nouvelles générations. Il est invité aux grands événements familiaux et communique avec le public qui l’entoure. Il y a une interaction directe fondamentale pour que l’héritage culturel se transmette correctement d’une génération à l’autre. Le griot chante ses contes et histoires, il danse, il mime et il est souvent accompagné d’instruments de musique. Par exemple, le tam-tam est un des instruments de prédilection de l’oralité chez ces deux auteurs. Senghor fait toujours précédé ses poèmes des instruments qui accompagnent le narrateur. Des instruments typiquement africains : les kôras, les balafongs, les tabales sont notamment utilisés pour accompagner les poèmes Congo et L’Homme et la Bête. Mais des instruments de musique plus classiques comme la flûte, l’orgue ou d’autres issus du jazz peuvent aussi accompagner des poèmes qui traitent davantage de la culture occidentale. Un orchestre de jazz et un solo de trompette sont notamment impliqués dans A New York… Le jazz est un courant musical crée par les Noirs du sud des Etats-Unis. Ainsi, Senghor rassemble tous ses « Frères » noirs du monde entier. Les instruments dépendent du thème et de l’impression que l’auteur veut donner. Sans instruments, les poèmes perdent une partie de leur sens et de leur âme. Dans la postface du recueil de poèmes que nous étudions, Senghor explique que les « poètes nègres » de l’Anthologie sont avant tout des « auditifs ». Il donne l’exemple des poètes gymniques de son village qui écrivent dans un état de transe quand ils sont sous l’influence du tam-tam. Senghor affirme qu’il est d’abord inspiré par un rythme, puis il écrit ces poèmes sans jamais avoir de plan précis à l’avance. Il attache aussi beaucoup d’importance à la diction du poème. Il compare ses poèmes à une partition de jazz où tous les paramètres sont essentiels. Le crieur a tendance à insister sur l’accent final du verset. Il faut chanter le poème.
Aimé Césaire, même s’il est Martiniquais est aussi issu d’une culture de l’oralité, en effet, les ancêtres des Antillais viennent d’Afrique, la population locale est, par conséquent, familière avec ce procédé de transmission culturelle. L’oralité fait partie de l’enfance des deux auteurs qui regardent leur passé avec nostalgie dans Ethiopiques et Cahier d’un retour au pays natal. A l’époque du « Royaume de l’Enfance », pour citer Senghor, la culture africaine était plus pure et était peu influencée par les colons. Au moment où Césaire et Senghor ont crée le mouvement politique et le courant littéraire de la négritude, c’est à dire pendant les années 30, la culture des ancêtres était sur le point d’être oubliée par la population locale, si influencée et manipulée par la présence de la culture européenne.
C’est pour la figuration de la mémoire que ces deux auteurs, qui ont tour à tour le rôle de griot et le rôle de porte-parole d’un peuple, essaient de faire revivre la culture de leurs véritables origines et de rendre sa dignité à la population locale Noire, trop souvent traitée injustement ou comme des citoyens de seconde zone à cause de l’esclavage et de la colonisation.
Nous avons pu voir que l’oralité n’est pas qu’un style, en effet, elle représente bel et bien une partie de l’identité des auteurs et de toutes les populations qu’ils représentent.
Comme l’oralité est l’expression spontanée et authentique de la pensée, on pourrait se demander quelles techniques ces auteurs ont utilisé pour passer de l’oral à l’écrit.
II) Les techniques littéraires pour passer de l’oral à l’écrit
Pour donner les aspects vivants, colorés, authentiques et directs de l’oralité à un texte écrit, Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire utilisent des techniques bien spécifiques.
Le rythme et la musicalité sont cruciaux dans ces poèmes pour que les auteurs atteignent leurs objectifs de revalorisation des populations Noires et de figuration de la mémoire. Ils maîtrisent de nombreuses figures de style. Ils jouent avec les sons et les répétitions en utilisant de nombreuses allitérations, assonances et anaphores. Ils jouent avec les épiphores, les prolepses (ils expriment des idées importantes à l’avance pour mieux réfuter les objections) et les analepses (les retours dans le temps).
Ils s’amusent avec les règles de ponctuation et la syntaxe française. La ponctuation dans l’œuvre de Césaire est particulièrement pauvre, tandis que Senghor ne respecte pas toujours ses règle; elle respecte des pauses respiratoires pour bien montrer l’oralité de son oeuvre. Césaire crée des expressions construites avec une série de mots, reliés entre eux par des tirets. Ces derniers poussent le lecteur à avoir un certain rythme quand il lit ces expressions. Par exemple, « la danse il-est-bon-et-légitime-d’être-nègre ». Grâce à ce procédé créatif, il rend le message plus facile à retenir.
Dans la poésie des deux auteurs, le style est direct, c’est incontournable quand on veut imiter le style du griot. Le « je » est bel et bien présent pour montrer l’engagement du narrateur dans son combat contre les idéologies des colons. Il y a des questions directes, un émetteur et un ou des récepteurs. Nous reviendrons ultérieurement sur l’identité de ces récepteurs. En outre, les apostrophes, les interjections, les phrases exclamatives, les onomatopées font partie intégrale de leurs poésie : « Voum rooh oh », peut-on lire dans Cahier d’un retour au pays natal à plusieurs reprises et « Oho ! Congo oho ! », dans le poème Congo de Senghor.
Senghor utilise un procédé de nomination. Il joue avec les connotations du lecteur et donne ainsi une plus grande puissance au vocabulaire qu’il utilise. Césaire, quant à lui, utilise des néologismes comme « inattenduement » et joue avec la typographie, les espaces, les mises à la ligne pour que le message attire directement l’œil du lecteur.
La présence de répétitions, de parallélismes, de refrains montre l’aspect incantatoire, mystique et de rituel des poèmes. Dans l’œuvre de Césaire, les anaphores sont particulièrement présentes et leurs répétitions sont entêtantes. Dans Ethiopiques, Senghor utilise notamment l’animisme, qui est la croyance en une âme animant les êtres vivants, mais aussi les objets et les éléments naturels. Les deux auteurs sont véritablement des prophètes, des guides pour la population. Il y a un aspect liturgique dans leurs poèmes. On peut trouver des chants d’éloges comme Teddungal dans Etipopiques et des chants cérémoniaux. Les répétitions se font martellement comme s’il fallait retenir une leçon. Le lyrisme omniprésent et la présence de sentiments forts renforcent l’identification.
Nous avons vu que les auteurs maniaient avec précision les techniques littéraires pour rendre la transmission de leurs textes plus vivante et faire penser à l’oralité africaine qui leur est si chère.
On pourrait se demander quelles sont les conséquences de l’oralité et de toutes ces techniques sur la langue française.
III) Les conséquences de l’oralité en langue française
Tout d’abord, il faut savoir que Senghor et Césaire ont tous les deux dû faire face à des critiques parce qu’ils n’ont pas écrit directement dans leurs langues locales. Les Martiniquais voulaient que le texte poétique soit rédigé en créole et les Sénégalais voulaient que les poèmes soient écrits dans une des langues locales du pays. Mais le but des deux auteurs était bel et bien de s’exprimer en français. Ainsi, ils pouvaient également toucher l’élite de leurs pays et les Français. Ils avaient des choses à leur communiquer.
Toutes les techniques pour exprimer l’oralité, étudiées dans la seconde partie, montrent bien que ces deux auteurs maîtrisent parfaitement la langue française. Ils ont décidé de rompre avec les règles de la littérature classique pour mieux exprimer leur identité et pour faire passer leur message avec plus de conviction. Mais quand on observe l’effet donné à la langue française par ces auteurs, on se rend compte qu’il peut être perçu comme exotique par les lecteurs francophones. La forme des textes, leurs tournures, la puissance des syntagmes nominaux, le principe de nomination, le vocabulaire parfois issu des langues locales ou d’autres langues vivantes ou mortes, rendent la langue française presque étrangère aux Français ! Mais Senghor adapte la ponctuation des poèmes, c’est à dire le rythme de ses phrases, pour les lecteurs français. Il explique dans la postface de Ethiopiques que le rythme d’origine peut également être préservé si ces textes sont lus en insistant sur l’accent majeur de chaque groupe nominal. Césaire, en plus du créole, utilise du vocabulaire d’Afrique et d’Amérique du Sud, par exemple, des mots d’origine portugaise et espagnole sont présents dans son texte poétique. Sans oublier que les deux auteurs, qui ont bénéficié d’études littéraires poussées à Paris, ont recours à des mots latins, grecs et font appel à du français archaïque. Breton disait à propos de Césaire : « Un Noir qui manie la langue française comme il n’est pas aujourd’hui un Blanc pour la manier ». Cette citation prouve que l’auteur martiniquais et Senghor étaient des génies d’un point de vue linguistique. Ils ont mélangé les cultures et le vocabulaire d’origine étrangère pour créer un métissage culturel dans le but de montrer au monde qu’il n’y a pas de culture supérieur et que la culture Africaine, berceau de la culture antillaise, est tout aussi importante que la culture gréco-latine et occidentale. Ils appellent aussi au respect de toutes les races : «… je ne suis pas différent, ne faites pas attention à ma peau noire : c’est le soleil qui m’a brûlé », dans Cahier d’un retour au pays natal.
Nous avons pu remarquer que Césaire et Senghor ont utilisé la langue française comme une arme pour redonner ses lettres de noblesse aux cultures indigènes et aux populations locales des territoires colonisés par les Français. Leur objectif est de convaincre que toutes les cultures et toutes les races du monde sont sur un même pied d’égalité.
Conclusion :
A travers ces trois parties, nous avons pu voir que l’oralité a su donner de la couleur, de la vie, du rythme et un métissage culturel sans précédent à la littérature francophone. Les techniques littéraires de ces deux auteurs servent leurs messages de négritude. Leurs poèmes ont un aspect incantatoire qui doit servir à la transmission de valeurs et d’idées qui leur sont précieuses : retrouver et faire découvrir la culture des Noirs ; faire retrouver une dignité aux populations indigènes victimes des colons ; démontrer à l’univers que le métissage culturel est une force et qu’il n’y a pas de culture supérieure. Leurs poèmes sont bel et bien contre le racisme, le colonialisme et pour l’égalité des Hommes. La langue française leur permet de se faire entendre plus universellement et de communiquer plus facilement avec le colonisateur, responsable de la crise d’identité des populations indigènes. Ils jouent avec la langue de Molière pour donner à leurs poèmes un aspect auditif sans précédent à la littérature de langue française. Leurs textes doivent être lus comme des partitions et interprétés avec une diction spécifique pour donner au lecteur blanc un peu du rythme de parole du griot, pour que le lecteur européen devienne interprète de ces nouveaux sons venus de loin. Ces deux auteurs attendent des efforts de la part de leurs « Frères » noirs mais aussi des autres populations pour vivre dans un monde meilleur, plus égalitaire, dans le respect de tous les êtres humains, peu importe leur race. Dans la postface d’Ethiopiques, Senghor écrit : « Il m’a donc suffi de nommer les choses, les éléments de mon univers enfantin pour prophétiser la Cité de demain qui renaîtra des cendres de l’ancienne, ce qui est la mission du Poète ». Mais chaque mot est encore plus puissant et prend véritablement tout son sens quand il est dit en rythme.
Bibliographie et sources électroniques :
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BELOUALI, Saïda. In Semen. Senghor : Habiter l’interparole [en ligne], Semen revues. 2004, [consulté le 1mai 2015], disponible sur : http://semen.revues.org/2243
CATHERINE-SAINT Elizabeth, Oralité et figuration de la mémoire chez Césaire, Chamoiseau et Monémembo, Université de Victoria, Canada.
CESAIRE A., 1983, Cahier d’un retour au Pays Natal. Paris, Présence Africaine.
CHEVRIER J., 2004, De la culture orale à la production écrite : littératures africaines, Besançon, PUFC.
CHEVRIER, Jacques. In Semen. Postface : L’encre du scribe est sans mémoire [en ligne], Semen revues. 2004, [consulté le 5 mai 2015], disponible sur : http://semen.revues.org/2273
GALLAY, Anne-Lise. In Academia. Le style de Senghor : La cas d’Ethiopiques [en ligne], Academia, 15 mai 2015 [consulté le 15 mai 2015], disponible sur : http://www.academia.edu/9619109/Le_style_de_Senghor_le_cas_dEthiopiques
JOUANNY R., Septembre 1997, Ethiopiques : Analyse littéraire de l’œuvre, coll Profil-Senghor, Paris, Hatier.
PERRIN, Véronique. In Itinéraires humanistes. Lecture analytique : Cahier d’un retour au pays natal [en ligne], Itinéraires humanistes, 4 mars 2014, [consulté le 10 mai 2015], disponible sur : http://www.itineraireshumanistes.org/?p=877
PIRIOU,Marine. In La Plume Francophone. Cahier d’un retour au pays natal ou la formation dialectique du je césairien [en ligne], la-plume-francophone, 4 novembre 2007,[consulté le 2 mai 2015], disponible sur http://la-plume-francophone.com/2007/11/04/aime-cesaire-cahier-dun-retour-au-pays-natal/
SENGHOR SEDAR Léopold. 15 octobre 1990. Œuvre Poétique, Ethiopiques. Points Essais, Paris, Editions du Seuil.
Depuis le 1er janvier 2016, la carte de la France est différente parce qu’il y a eu fusion de certaines régions. Le gouvernement de Manuel Valls avait pris cette décision pour réduire les dépenses de l’Etat.
Le nouveau découpage des régions avait été validé par l’Assemblée Nationale, mais les noms devaient être choisis par les habitants des régions eux-mêmes.
Voici la nouvelle carte de France et le nom de ses nouvelles grandes régions.
Si cette fusion des régions de France vous intéresse, vous pouvez également lire l’article suivant :
La capitale européenne est également, depuis quelques années, la capitale de l’Amour au mois de février. Pendant 10 jours (du 10 au 19 février en cette année 2017), la ville organise des activités nocturneset diurnes à faire en amoureux.
Un spectacle avec des célébrités est organisé par une radio nationale, des visites de la ville, des apéritifs et des concerts lyriques ainsi que des bals romantiques sont au programme. La Slow Party de la Place Kléber est devenue incontournable ces dernières années.
Même si c’est l’hiver, vous pouvez vous baigner au clair de lune dans la piscine municipale. Pensez à mettre votre doudoune en sortant, les températures extérieures sont à peine au-dessus de zéro degré Celsius !
C’est aussi le moment de se régaler dans des restaurants gastronomiques à prix réduits grâce au code Strasbourg, mon Amour, au moment de la réservation.
Ces activités sont pour les amoureux, certes, mais les célibataires qui rêvent de trouver l’âme soeur y sont également conviés.
Donc bonne Saint Valentin à tous !
Explication des mots en bleu:
nocturne = de nuit
diurne = de jour
incontournable = quelque chose qu’on ne peut pas rater
au clair de lune = in the moonlight
une doudoune = un anorak chaud
se régaler = se faire plaisir en mangeant de bonnes choses
This document is in English so that everybody can understand the tips before traveling to this wonderful city located in the East of France (next to the German boarder): Strasbourg.
BIENVENUE A STRASBOURG!
Strasbourg is a very interesting city because it’s a French city which has a Germanic culture. Indeed, the city was German and French several times and we can see that in the architecture of the buildings: you can see typical French buildings and German ones. Moreover, it is an international place, many people from all over the world are in the city to study at the University of Strasbourg or other prestigious schools and work for the European institutions.
Public Transport:
You can easily travel in the city by tram. You can also take the bus or rent a Velhop bike.
This link will help you take the public transports in the city.
You must buy tickets at the machines located on the platforms. You can pay by cash or credit card. You must cancel the ticket before entering the tram. You can buy a ticket for the day.
You can go everywhere from the train station: to the airport of Strasbourg (called Entzheim) and to all the most important cities in France, Germany, Luxembourg, Belgium, Switzerland…
There are high speed trains (TGV): you can arrive in the city center of Paris in less than 2 hours, then you can even take another train (the Eurostar) to go to London!
The railway company is called SNCF, this is their website.
La cathédrale = The cathedral: it’s original because it is made of pink stones from the Vosges (chain of mountains nearby).
The quarter around the cathedral is very beautiful. You can walk in very typical narrow streets.
La place Gutenberg
La place Broglie
La place de la République
Le parc de l’Orangerie : beautiful park where you can hang out and relax.
Le conseil de l’Europe / The Council of Europe: It’s located opposite le Parc de l’Orangerie.
Le parlement Européen/ The European Parliament: It’s the place where the European MP’s meet for one week a month. They are in Brussels most of the time. It’s possible to visit it but you should reserve your visit early.
You can take the bus or the tram to visit the city but Strasbourg is a small city, therefore you can walk everywhere, if you have a good pair of shoes.
Typical food:
La tarte flambée: it’s the same idea as a pizza but with cream, bacon and onions on the crust. It’s excellent! There are several varieties of tarte flambée but this is the traditional one.
La choucroute / Sauerkraut
Le Baeckeoffe
Le Koegelhopf which can be sweet and salty (with onion and bacon)
The most interesting museums:
The Tomi Ungerer Museum:
Tomi Ungerer is a famous Alsatian artist who’s famous worldwide and it’s rare to visit a museum dedicated to somebody who’s still alive. Worth visiting.
The Contemporary art museum : Le musée d’art contemporain.
Le musée de l’œuvre Notre Dame (about the Cathedral)
Of course, there are other things to see, eat and visit in Strasbourg, but this article gives you some ideas of what you should see and do first.
Voici une série de documentaires qui peut intéresser les amoureux de la France. Non, vous n’allez pas y voir Paris et la Seine, vous n’allez pas non plus y voir les jolies villes provinciales. En revanche, vous allez découvrir la France comme vous ne l’avez certainement jamais vue.
Le Britannique Ray Mears a choisi de s’intéresser aux paysages sauvages de ce pays, loin des terrasses des cafés et des monuments les plus connus. Il vous présente en pleine nature, dans des régions qui ne font pas souvent partie des programmes de vacances, la faune et la flore incroyables que l’on peut y rencontrer.
Vous découvrirez que des loups et des phoques vivent dans des contrées perdues, vous verrez que des animaux bien spécifiques et que vous ne connaissez peut-être pas y vivent. Vous allez voir de magnifiques images de plantes et de fleurs colorées que l’on peut trouver uniquement dans ces zones peu visitées par l’Homme.
Ce programme contient 6 épisodes de moins de 30 minutes et est uniquement en anglais. Même les Français y parlent la langue de Shakespeare, parfois maladroitement, mais c’est ce qui fait le charme de cette série de documentaires uniques à ne pas manquer, si vous voulez découvrir la France autrement.
Depuis 1791, peu après la Révolution française de 1789, le français est considéré comme la langue de la République Française et des lois. C’est la seule langue d’enseignement et les actes officiels doivent se faire en français. C’est écrit dans la Constitution.
En France : une langue = une nation
Mais il faut savoir que malgré cela, des langues régionales et minoritaires sont encore parlées dans les régions de France.
Leur utilisation est plus ou moins fréquente et reste privée parce que tous les actes publics doivent se faire en français.
Voici la carte de France des langues régionales et minoritaires :
Depuis la loi Deixonne en 1951, certaines langues et cultures régionales peuvent être étudiées dans l’enseignement secondaire. C’est le cas du breton, de l’occitan, du basque et du catalan.
Il y a donc une certaine hiérarchie dans ces langues régionales et minoritaires.
Certaines langues que l’on peut voir sur la carte sont dans des situations critiques parce qu’elles risquent de disparaître dans un avenir proche. C’est le cas du flamand, encore principalement parlé par des personnes âgées dans l’extrême nord de la France.
Ces langues sont souvent davantage parlées dans les campagnes que dans les grandes villes françaises.
Certains médias sont exclusivement en langue régionale, des bandes dessinées sont traduites dans certaines langues locales et des artistes s’expriment exclusivement dans ces langues.
Le dessin animé Tintin est traduit en certaines langues régionales pour aider ces dernières à survivre et pour attirer la jeunesse. Voici un reportage sur Tintin en alsacien.
Les langues régionales et minoritaires n’ont commencé à être considérées comme une richesse du patrimoine culturel français que tardivement, trop tardivement pour préserver certaines langues minoritaires.
Il est important de noter que la France n’a pas ratifiéla Charte européenne des langues régionales et minoritaires en désaccord avec la Constitution Française qui place la langue française comme LA langue de la nation et de la sphère publique.