Internet est une ressource riche qui fait partie du quotidien des apprenants. Il est fondamental de vivre avec son temps, en particulier dans l’apprentissage des langues. L’époque des cassettes, des CD et des DVD est bel et bien derrière nous. Il faut que les enseignants choisissent des supports consultables par tous, à tout moment, via les ordinateurs et les smartphones. Il est essentiel de suivre l’actualité et de proposer des activités variées et innovantes à partir de supports trouvés sur Internet. Cela permet de renforcer l’apprentissage et surtout de motiver l’apprenant. Mais comment utiliser Internet de manière pertinente en classe ? Voici quelques suggestions.
Internet, une source inépuisable de documents authentiques.
Internet est le meilleur ami de l’enseignant pour exploiter des supports variés : documents iconographiques, publicités, reportages courts, podcasts et toutes sortes de vidéo avec ou sans le son… Le choix des documents est le résultat de la prise en considération du profil et des intérêts des apprenants. Internet est sans cesse en mouvement, tout comme la société, tout comme la vie des apprenants. C’est cette mouvance perpétuelle qui doit s’inscrire dans une classe de langue vivante. Etudier des sujets incontournables pour les natifs peut être intéressant pour que ces derniers soient mieux compris par les apprenants. Des activités pour sensibiliser à l’interculturalité peuvent émaner de certains supports. L’apprenant ne doit plus se sentir « apprenant » mais un citoyen du monde.
Il est possible de traiter absolument tous les sujets avec des ressources d’Internet. On peut les utiliser bruts ou les adapter selon les besoins et le niveau du groupe classe. Par exemple, si vous voulez travailler les directions, vous pouvez utiliser les sites de cartographie. Si vous voulez travailler les heures, vous trouverez, sans aucun problème, les horaires d’un train ou d’un bus dans la ville de votre choix. C’est justement parce qu’Internet n’a pas de frontière que ses ressources sont richissimes pour faire “voyager” et faire étudier tous les pays francophones. Vous pouvez, par exemple, faire travailler les directions à Sally, ville touristique au Sénégal ou faire étudier les horaires d’une ligne de bus à Montréal. Ainsi, les apprenants peuvent bien avoir conscience de la diversité culturelle et géographique de la langue française.
Participer au web social :
Le web social est un excellent outil pour permettre aux apprenants de pratiquer la langue cible tout en se fondant dans la masse des natifs et c’est justement l’un des buts de leur apprentissage. Par exemple, s’ils mettent un commentaire sous un article sur le site d’un journal ou s’ils parlent de leur propre expérience pour contribuer à certains sites, ils ne sont plus des apprenants mais bel et bien des citoyens actifs qui n’ont pas peur d’utiliser la langue cible sur des sites lus par les natifs. Quelle performance et quelle fierté pour les étudiants qui ont réussi à contribuer de manière pertinente sur un site francophone connu mondialement !
Utiliser un blog pédagogique :
De nombreux enseignants ont déjà sauté le pas et ont crée leur propre blog pédagogique. Le but est de créer une plateforme qui réponde le plus que possible aux besoins et aux demandes des apprenants.
Un blog pédagogique peut avoir plusieurs onglets. Par exemple, il peut rassembler les éléments qui constituent les séances. Ça rassure les apprenants qui savent vers quel site aller quand ils ont un doute sur un point étudié. Le fait que ce soit leur professeur qui a rédigé le cours permet une meilleure compréhension. En effet, l’enseignant utilisera sur Internet les mêmes termes et peut-être les mêmes exemples que pendant la séance. Une référence écrite a tendance à renforcer l’apprentissage.
Par ailleurs, un blog pédagogique peut être une plateforme d’échanges entre l’enseignant et les apprenants, entre deux classes situées dans des pays différents, entre plusieurs professeurs de langue… Le ou les modérateurs doivent, bien sûr, s’assurer de la pertinence des contenus proposés.
Un blog est un outil qui se construit petit à petit. Le contenu y est conservé, peut y être mis à jour en quelques clics et il permet à l’enseignant de gagner du temps sur les parties théoriques. En revanche, il y aura toujours un effort de recherches de supports récents sur Internet pour éviter le côté obsolète que l’on trouve souvent dans les méthodes sous forme de livres, même si beaucoup d’entre elles essaient d’être a temporelles.
La classe inversée :
Internet peut être un outil intéressant dans le contexte d’une classe inversée. Ce sont les apprenants qui, chez eux, font les recherches sur un sujet donné pour, par la suite, « donner un cours » au groupe. C’est bien sûr, à l’enseignant de valider ce qui a été enseigné. Par exemple, ils peuvent faire des recherches sur une région, la Francophonie, des monuments, des célébrités… Ainsi, ils découvrent sur Internet des éléments qu’ils devront formuler en langue cible. Le résultat de ces recherches, une fois vérifiées, peut prendre plusieurs formes : article, vidéo, podcast… Toutes ces productions pourront être publiées et mises en valeur sur le blog pédagogique de la classe, par exemple. Tous ces supports vidéo, sonores et en ligne nous permettent d’observer une dématérialisation de la classe de langue.
Un geste pour l’environnement !
L’utilisation d’Internet, quand l’enseignant a un tableau numérique, projette ses supports ou branche son ordinateur à une télévision, permet d’économiser de nombreuses photocopies. En effet, si les apprenants ont la possibilité de retrouver les liens utilisés, ils n’ont plus besoin de support papier.
Internet peut et doit révolutionner la classe de langue. Le français est une langue vivante, on ne peut plus se permettre d’ignorer le monde extérieur et de s’enfermer uniquement dans des méthodes sous forme de manuels en papier. La variété des supports, le sur-mesure et l’action doivent être les maîtres-mots pour permettre à l’apprenant de se sentir actif dans son apprentissage et devenir citoyen du monde.