L’erreur linguistique: une opportunité de s’améliorer

Beaucoup d’étudiants sont timides et hésitent à participer pendant les cours de langue. De nombreuses personnes ont appris une langue étrangère dans leur jeunesse mais l’oublient de jour en jour parce qu’elles ont toujours eu peur de la parler en public. La possibilité de se sentir ridicule, un mauvais accent, le manque de confiance en soi, le manque de vocabulaire, l’impression de ne pas être capable et également la peur de faire des erreurs expliquent ces phénomènes. Pourtant, il est essentiel de faire des erreurs et de vivre des expériences, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, pour améliorer son niveau en langue et en production orale.

Tout d’abord, il faut faire la différence entre une faute et une erreur.

La faute est faite par tous, même les locuteurs natifs les plus doués. En fait, tout le monde peut faire une “faute d’inattention”, des lapsus ou mal prononcer un mot parce que les organes de la bouche sont momentanément mal placés. La faute n’est pas systématique, elle est un accident de parcours dans le langage. Tout le monde ne peut pas être parfait en permanence. On peut être fatigué, moins concentré par conséquent, on fait des fautes, que ce soit à l’écrit ou à l’oral.

L’erreur est un sujet beaucoup plus sérieux. En effet, elle est la preuve qu’il y a mauvaise compréhension d’un fait de langue. C’est le concept d’erreur qui doit être exploité par l’enseignant.

L’erreur est une opportunité pour l’apprenant de se rattraper et de faire des progrès en langue. Elle est un phénomène normal de l’apprentissage. Rome ne s’est pas faite en un jour! Apprendre une langue étrangère est un processus de longue haleine pendant lequel il y a des transitions obligatoires.

L’erreur ne doit pas être crainte, qu’elle soit commise dans la salle de classe ou dans la vie quotidienne. Peu importe les réactions variées des gens, du sourire au regard moqueur, l’apprenant sera toujours supérieur. En effet, ce dernier fait un effort linguistique contrairement à ceux qui le jugent. C’est en se jetant à l’eau qu’on progresse et qu’on dépasse ses limites. La limite est une “frontier” qui évolue au fur et à mesure de l’apprentissage de la langue cible.

Comment gérer l’erreur quand on apprend une langue?

  • Penser que le ridicule ne tue pas.
  • Ce qui est dit n’est jamais sculpté dans le marbre et peut être corrigé. Ne pas hésiter à s’auto-corriger si c’est possible.
  • La prise de parole ne doit pas être vue comme une prise de risque mais comme un jeu: parfois on gagne, parfois on s’en sort moins bien, mais il y a toujours une solution pour se faire comprendre.
  • Prendre en compte la réaction des gens après une erreur, puis prendre de la hauteur. Finalement, on a appris quelque chose et cela aura des répercussions positives à l’avenir.
  • Etre fier de pouvoir communiquer en une langue étrangère même si le résultat n’est pas toujours parfait. Il faut bien avoir conscience que parfois, le résultat peut être parfait!
  • Apprécier la personne que l’on devient quand on parle une langue étrangère.
  • Apprécier les interactions avec les gens, elles peuvent être magiques et peuvent mener très loin!
  • Les erreurs linguistiques sont entièrement secondaires quand on est apprécié par nos interlocuteurs.
  • L’erreur n’est pas ce que l’on est, elle est juste la preuve que l’on est courageux et intéressé par les langues étrangères et leurs cultures.

Comment exploiter l’erreur quand on est enseignant?

  • Tout d’abord, créer un climat de confiance est fondamental. L’apprenant ne doit craindre ni le professeur, ni les autres apprenants du groupe.
  • Intégrer explicitement l’erreur dans l’apprentissage et la dédramatiser.
  • Exploiter les erreurs faites lors de productions orales ou écrites lors d’une remédiation.
  • Faire faire un quiz une première fois. Expliquer les réponses, puis demander à refaire le quiz pour montrer la différence de score entre la première et la seconde tentative.
  • Conserver une copie des premières productions des apprenants pour les remontrer en fin de semestre afin qu’ils voient clairement leur progression.
  • Enregistrer les apprenants de manière ponctuelle pour leur montrer leur progrès en prononciation et leur faire comprendre que leurs efforts ont payé: leur discours est plus fluide, ils utilisent plus de vocabulaire et hésitent moins qu’avant.

L’erreur linguistique ne doit, en aucun cas, être un frein dans l’apprentissage. Elle doit être vue comme une opportunité pour l’apprenant de devenir une meilleure version de soi.

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