Compréhension orale: Extrait du “Dîner de cons”

Le Dîner de Cons a été un film à succès sorti dans les salles de cinéma françaises en 1998. Il s’agit d’une comédie de Francis Veber.

Le film traite des “dîners de cons” organisés par un groupe d’amis tous les mercredis. Chaque membre du groupe amène “un con” au dîner. A la fin de la soirée, ils votent pour le champion, c’est à dire pour le plus con. Mais ce film nous montre que les cons ne sont pas toujours ceux qu’on croit.

 

Voici un extrait de cette comédie française. Dans cette scène, il y a trois personnages: Pierre Brochant, un des organisateur du dîner; François Pignon, “son con” et Juste Leblanc, un ancien collaborateur de la femme de Brochant.

Ce soir-là, le dîner de cons vient d’être annulé et Pierre Brochant apprend que sa femme le quitte. Il est persuadé qu’elle est allée rejoindre son ancien collaborateur. Pour vérifier son hypothèse, Pierre demande à François Pignon, “son con”, de téléphoner à Juste Leblanc.

 

Anticipation:

Que connaissez-vous de la relation entre les Français et les Belges?

Pensez-vous que c’est judicieux de confier une telle mission “au con” de la soirée? Pourquoi?

 

Regardez la scène:

 

Compréhension globale:

 

Où se passe la scène?

Quel est le prétexte utilisé pour téléphoner à Juste Leblanc?

Quelle est la vraie raison de l’appel?

Complétez ce tableau sur les personnages de la scène (présents ou non):

 

 

Juste Leblanc  

Christine Le Guirrec

 

Sensé être de Belgique mais français.

 

Bretonne (?)

 

 

 

Compréhension détaillée:

 

Pourquoi Pierre Brochant a-t-il choisi la nationalité belge pour François Pignon? Il y a deux raisons.

Pourquoi le nom “Juste Leblanc” porte à confusion?

Quel est le nom du roman de Juste Leblanc?

Pourquoi François Pignon dit-il le nom du roman en chuchotant?

Quel est le nom de la maison de production fictive?

Pourquoi François Pignon a-t-il inventé ce nom?

Qui est Etienne?

L’appel s’est-il bien passé? Pourquoi?

Pourquoi François Pignon est-il si content à la fin de l’appel?

 

Langue:

Regardez la transcription de la scène:

Donnez un synonyme ou une définition à tous les mots en violet (aidez-vous du contexte).

Regardez les expressions en bleu, à quoi correspondent-elles?

 

 

Si je vous dis précisément ce qu’il faut lui dire, vous pensez que vous pouvez le faire ?

PIERRE

Monsieur Pignon.

 

FRANÇOIS

(Il s’arrête)

 Oui ?

 

PIERRE

(Il hésite un peu, toujours torturé, puis prend la décision.)

Si je vous dis précisément ce qu’il faut lui dire, vous pensez que vous pouvez le faire ?

 

FRANÇOIS

Il y a des moments où j’ai l’impression que vous me prenez pour un imbécile.

(Pierre ne réagit pas. Il regarde François, le visage vide d’expression. François revient vers lui plein d’entrain)

Mais bien sûr que je peux le faire, qu’est-ce que je dois dire ?

 

PIERRE 

(Après un petit temps.)

On pourrait se servir du bouquin qu’ils ont écrit ensemble.

 

FRANÇOIS 

Oui ?

 

PIERRE

Vous appelez Leblanc et vous lui dites que vous êtes producteur de films.

 

FRANÇOIS 

Oui.

 

PIERRE

Vous avez lu le roman et vous voulez lui acheter les droits pour le cinéma.

 

FRANÇOIS 

Oui. C’est bien ça.

 

PIERRE

Et, en fin de conversation, vous lui demandez où vous pouvez joindre sa collaboratrice.

  

FRANÇOIS :

Quelle collaboratrice ?

 

PIERRE

(Crispé.)

Ma femme ! Je vous ai dit qu’il avait écrit un bouquin avec elle !

 

FRANÇOIS

Ah oui, exact, O.K, d’accord, excusez-moi.

 

PIERRE

(Il regarde François avec un regain d’appréhension.)

Ça ne marchera jamais.

 

FRANÇOIS

Mais si, j’ai compris. C’est pas simple, mais j’ai compris.

 

PIERRE

(Il s’énerve.)

Quoi, c’est pas simple ! C’est tout simple : vous êtes producteur, O.K. ?

 

FRANÇOIS

O.K., O.K.

 

PIERRE

Vous avez une maison de production à Paris. (Il se reprend.) Non, pas à Paris, il connaît tout le monde…Vous êtes producteur étranger.

 

FRANÇOIS

OK, américain, allemand?

 

PIERRE

Non, non. Vous êtes belge, tiens !…Oui, c’est parfait, ça, belge !

 

FRANÇOIS

Pourquoi belge ?

 

PIERRE

Parce que c’est très bien, belge, vous êtes un gros producteur belge, vous avez lu Le Petit Cheval de manège – c’est le titre du roman – et vous voulez lui acheter les droits pour le cinéma, O.K. ?

  

FRANÇOIS

C’est un bon livre ?

 

PIERRE

Très mauvais, quelle importance ?

 

FRANÇOIS

Ça m’embête un peu ça.

 

PIERRE

Pourquoi ?

 

FRANÇOIS

Si le bouquin est mauvais, pourquoi j’irais acheter les droits ?

 

PIERRE

(Après un petit temps, patiemment.)

Monsieur Pignon…

 

FRANÇOIS

Oui ?

 

PIERRE

Vous n’êtes pas producteur ?

 

FRANÇOIS

Non.

 

PIERRE

Vous n’êtes pas belge, non plus ?

 

FRANÇOIS

Non.

 

PIERRE

Ça n’est donc pas pour acheter les droits du livre que vous téléphonez, mais pour essayer de savoir où est ma femme.

 

FRANÇOIS

(Il réfléchit un peu puis sourit finement.)

Alors ça c’est très tordu, mais bougrement intelligent. (Il tend la main vers le téléphone.) C’est quoi, son numéro ?

 

PIERRE

C’est le 01.47…(Prudent.) Je vais le faire moi-même. (Il décroche.) Il s’appelle Juste Leblanc.

 

FRANÇOIS

Il n’a pas de prénom ?

 

PIERRE

Je viens de vous le dire, Juste Leblanc… Leblanc c’est son nom, et c’est Juste son prénom.

 

(François le regarde, confus)

 

FRANÇOIS

 Hm

 

PIERRE

Pignon, votre prénom à vous c’est François, c’est juste ?

 

(François acquiesce)

 

Eh bien lui c’est pareil, c’est Juste. … Bon, on a assez perdu de temps comme ça.

 

Ma femme a signé le roman de son nom de jeune fille, Christine Le Guirrec.

 

FRANÇOIS

(Intéressé.)

Ah bon, elle est bretonne ?

 

PIERRE

Je vous en prie, restez concentré.

 

FRANÇOIS

Oui, excusez-moi.

 

PIERRE

(Il compose le numéro.)

Et n’oubliez pas, en fin de conversation, vous lui demandez où vous pouvez joindre Christine Le Guirrec… Ça sonne, je vous mets sur haut-parleur.

(Il appuie sur une touche, la sonnerie, amplifiée, retentit dans la pièce. Pierre tend avec appréhension le téléphone à François). C’est à vous.

 

FRANÇOIS

Je prends l’accent belge ?

 

PIERRE

Non.

La voix de Leblanc résonne dans le haut-parleur.

 

LEBLANC

(off)

Allô ?

 

FRANÇOIS

(Avec un accent belge assez maladroit.)

Allô, pourrais-je parler à monsieur Leblanc, juste une fois ?

 

Pierre lève les yeux au ciel.

 

LEBLANC

(off.)

C’est moi.

 

FRANÇOIS :

Bonsoir, monsieur Leblanc, Georges Van Brueghel à l’appareil, pardonnez-moi de vous déranger à une heure aussi tardive, mais je suis producteur belge, n’est-ce pas, j’arrive de Belgique une fois, et je suis très intéressé par votre roman… (Il a oublié le titre.) par votre roman…

 

PIERRE

Le Petit Cheval de manège.

 

FRANÇOIS

Le Petit Cheval de manège, et j’aimerais discuter l’achat des droits pour le cinéma.

 

LEBLANC

(off)

C’est une blague ou quoi ?

 

FRANÇOIS

Pas du tout, pourquoi une blague ?

 

LEBLANC

(off)

Etienne ?

 

FRANÇOIS

Pardon ?

 

LEBLANC

(off.)

Arrête tes conneries, Etienne, je t’ai reconnu.

 

FRANÇOIS

Vous faites erreur, monsieur Leblanc, je ne suis pas Etienne du tout, je suis producteur et j’arrive de Bruxelles.

 

LEBLANC

Quelle production ?

 

FRANÇOIS

Pardon ?

 

LEBLANC

(Off.)

Votre maison de production, c’est quoi ?

 

FRANÇOIS

Les Films du Plat Pays.

 

LEBLANC

(off)

Les Films du Plat Pays ?

 

FRANÇOIS

C’est ça, c’est une maison de production jeune, mais dynamique, monsieur Leblanc.

 

LEBLANC

(off)

Et vous êtes intéressé par mon roman ?

 

FRANÇOIS

Absolument, très intéressé, oui.

 

LEBLANC

(off)

C’est pour le cinéma ou la télé ?

 

FRANÇOIS

Pour le cinéma, monsieur Leblanc, pour le grand écran, pas pour la petite lucarne !

 

LEBLANC

(off)

Je dois vous prévenir que j’aimerais faire l’adaptation moi-même.

 

FRANÇOIS

Ça ne paraît pas poser de problèmes, monsieur Leblanc, mais vous devez seulement savoir que nous ne sommes pas une grosse production et que nous n’avons pas d’énormes moyens, mais si vous n’êtes pas trop gourmand

 

LEBLANC

(off)

On réglera les questions d’argent plus tard, quand puis-je vous rencontrer, monsieur… monsieur ?

 

FRANÇOIS

Van Brueghel. Alors écoutez, je vous appelle chez vous demain et on prend rendez-vous, une fois.

 

LEBLANC

(off)

Entendu, à demain !

 

FRANÇOIS

À demain, monsieur Leblanc.

Et voilà ! On a les droits ! Et pour pas cher, sûrement !

Il a marché, il a marché à fond !

 

PIERRE

Et ma femme ?

 

FRANÇOIS

Quoi ?

 

PIERRE

Il a oublié ma femme ! Il fait le clown pendant cinq minutes, et il oublie ma femme!

 

FRANÇOIS

Ah, la boulette !

 

PIERRE

Ça dépasse tout ce que j’ai pu imaginer.

 

Production orale:

A votre avis, qu’est ce que Francis Veber a voulu transmettre comme moral via son film Le Dîner de Cons? 

tour copie

 

 

 

One thought on “Compréhension orale: Extrait du “Dîner de cons”

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